Réalité virtuelle

Cinq domaines impactés par la réalité virtuelle

Date:
Mis à jour le 25/10/2021
Le développement de la réalité virtuelle ouvre un monde de possibilités, dans presque tous les aspects de la vie moderne. Découvrez cinq industries qui profitent de cette technologie.
Applications de la réalité virtuelle
© Inria / Photo C. Morel

Divertissement

Sans surprise, l'industrie des jeux vidéo est l'un des plus grands promoteurs de la réalité virtuelle. En effet, consciente des possibilités infinies que la réalité virtuelle génère pour révolutionner les manières de jouer et de donner aux fans de jeux vidéo des expériences hors du commun, elle s’est en effet rapidement adaptée à la technologie à mesure que le matériel permettant de jouer en réalité virtuelle (VR pour virtual reality) se répandait. Aujourd’hui, tous les grands acteurs du secteur se sont lancés dans l’aventure, Sony en tête. 

Mais l'utilisation de la VR dans le domaine du divertissement va, aujourd’hui, bien au-delà des jeux vidéo. La musique, le cinéma, les parcs à thème… tous les secteurs s’emparent aujourd’hui de la technologie.

Dans les musées, par exemple, la réalité virtuelle permet aujourd’hui de créer l’engagement du public, au travers d’expériences immersives diverses (revivre des scènes historiques depuis le cœur de l'action, ou depuis des points de vue divers). Dans l’art, aussi, la réalité virtuelle permet aujourd’hui d’aller plus loin que de "simples" numérisations en 3D de tableaux. Des artistes expérimentent en effet, depuis quelques années maintenant, la VR comme un média à part entière pour exprimer leur créativité.

Santé

La réalité virtuelle médicale est également un domaine aux possibilités fascinantes. De l’assistance ou la simulation de réalisation de procédures chirurgicales complexes, au diagnostic d’un patient, la technologie permet aujourd’hui de faire évoluer la formation et l’apprentissage des professionnels du secteur. Certaines sociétés proposent déjà des solutions de VR pour former les chirurgiens ou leur permettre de s’entraîner pour affiner leurs compétences. Une étude de la Harvard Business Review publiée en 2019 montrait, par ailleurs, que les chirurgiens formés par la réalité virtuelle connaissaient une augmentation de 230 % de leurs performances globales par rapport à leurs homologues formés de manière traditionnelle (voir l’article pour les modes d’évaluation des performances). Les premiers étaient également plus rapides et plus précis dans l'exécution des procédures chirurgicales que les seconds.

La réalité virtuelle se révèle également utile pour planifier très en amont des opérations complexes, telles que les interventions neurochirurgicales, car elle permet à l'équipe chirurgicale de visualiser l'ensemble de l’intervention et de la "répéter" potentiellement à plusieurs reprises telle une chorégraphie , pour maximiser la sécurité et minimiser les surprises. La technologie VR est également utilisée dans le travail de soulagement de la douleur et de réhabilitation des patients souffrant de douleurs sévères, comme les grands brûlés, en leur permettant de se focaliser sur un décor virtuel plutôt que sur la douleur.

Enfin, la réalité virtuelle se montre intéressante dans les thérapies psychologiques, notamment dans le traitement du SSPT (syndrome de stress post-traumatique). Les environnements virtuels sont ainsi utilisés comme une forme de thérapie d'exposition, dans laquelle un patient est soumis - dans des conditions contrôlées - à des stimulus qui dans sa vie réelle lui causent de la détresse. L'application présente deux grands avantages par rapport à la thérapie d'exposition réelle : elle est beaucoup plus pratique et les patients sont plus disposés à l’essayer la thérapie car ils savent néanmoins qu’il ne s’agit pas du monde réel. Le cerveau est suffisamment trompé pour permettre au patient d’avancer dans son processus de guérison, mais conserve un sentiment de sécurité lié à l’aspect virtuel de l’exposition.

En 2020, l’équipe de recherche Hybrid du centre Inria Rennes lançait, en collaboration avec les équipes des services de réanimation et de médecine physique et de réadaptation du CHU Rennes, le projet VERARE. Son objectif : proposer l’utilisation d’environnements virtuels pour l'évaluation et la prise en charge rééducative de patients atteints par des pathologies neurologiques, et par conséquent pour la prise en charge rééducative des patients Covid-19.
Environnement immersif pour le traitement de la phobie des chiens
© Inria / Photo Kaksonen

Architecture

La réalité virtuelle a aujourd’hui le potentiel de transformer la manière dont les professionnels conçoivent les bâtiments, mais aussi celle dont les clients expérimentent et examinent les propositions.

Les architectes peuvent ainsi s’appuyer sur la réalité virtuelle afin de comprendre comment leurs conceptions fonctionnent dans des scénarios réels (environnement, luminosité, etc.) et identifier ainsi, dès le début du processus de création, les erreurs ou les problèmes qui pourraient se présenter à eux. La réalité virtuelle a également l’avantage de permettre une plus grande collaboration multiutilisateur, simplifiant et accélérant les révisions qui font partie du processus de conception des bâtiments.

Côté clients, la VR offre la possibilité de découvrir une structure et de s’y promener, avant même qu’elle ne soit construite, et ce de manière bien plus réaliste qu’au travers d’une maquette ou d’un plan 2D. L'environnement immersif procure en effet des sensations d’échelle, de profondeur et de conscience spatiale qui se rapprochent de la réalité.

Automobile

Dans le secteur automobile, les constructeurs se sont, eux aussi, saisis de la technologie pour gagner en temps, en argent, en sécurité et en efficacité.

La réalité virtuelle sert notamment à réduire les coûts de R&D et de fabrication en testant de manière approfondie des prototypes virtuels de nouveaux véhicules, avant même de produire la moindre pièce physique, évitant ainsi des retours fréquents sur des décisions antérieures ou des modifications sans fin. Ceci contribue à réduire significativement le coût global d’un projet. Les concepteurs peuvent également très simplement apporter des modifications sans avoir à mettre au rebut l'ensemble du modèle, comme ils le feraient souvent avec des modèles physiques. Le processus de développement devient ainsi plus efficace et moins coûteux en tout point.

La technologie se révèle également un mécanisme de stimulation des ventes pour les constructeurs et les concessionnaires automobiles. En déployant des salles d'exposition virtuelles, où les clients potentiels pourront personnaliser n’importe quel modèle de voiture puis en inspecter l'extérieur et l'intérieur en réalité virtuelle, le nombre des ventes en ligne a vocation à être largement augmenté. La réalité virtuelle élimine ainsi la nécessité de louer de plus grandes surfaces et de placer de nombreuses voitures chez les concessionnaires.

Enfin, dans le secteur des véhicules autonomes, certains constructeurs dotent les logiciels de test de technologies VR, afin d’"apprendre" aux véhicules à "comprendre" comment ils doivent se comporter en conditions réelles, le tout dans des environnements virtuels, sans risque humain et sans frais de carburant ou de réparation.  

En 2019, le marché mondial de la réalité virtuelle dans l'industrie automobile représentait moins d’un milliard de dollars (759,3 millions de dollars )et devrait atteindre 14,7 milliards de dollars d'ici 2027. De nombreux constructeurs ont déjà adopté la technologie, pour diverses raisons : Ford Motor Company pour perfectionner les compétences de ses techniciens, Volkswagen pour réduire les coûts de conception de ses voitures grâce au prototypage virtuel, Audi pour améliorer la sécurité de la fabrication des voitures à conduite autonome en effectuant des tests en réalité virtuelle, et enfin BMW et Tesla pour augmenter leurs ventes avec des salles d'exposition immersives pour l’un, et des voyages virtuels pour l’autre.

Formation

La formation à certaines manipulations ou certaines situations ne peut pas toujours compter uniquement sur l’apprentissage théorique. Certains corps de métiers ont besoin d’entrainement en conditions réelles, qui peuvent se révéler risquées, coûteuses, voire irréalisables dans certains cas.

La formation en réalité virtuelle simule ainsi un environnement de travail ou une situation afin de permettre à l’apprenant de se familiariser avec la réalisation de ses tâches, d’apprendre les gestes et les process ou encore de s’exercer aux situations difficiles et stressantes.

Un constat particulièrement vrai dans le domaine de l’aviation, dans lequel la réalité virtuelle permet aux pilotes de réaliser des vols dans diverses conditions météorologiques et humaines afin d’être en mesure, dans la réalité, de réagir au mieux en fonction des scénarios. Dans l’armée, également, la technologie est employée, permettant aux soldats de s’acclimater à certains véhicules, certaines situations, ou mener des raids virtuels sans risques de blessure ou d’accident.

De nombreux secteurs forment aujourd’hui leurs salariés grâce à des dispositifs de réalité virtuelle : commerce, automobile, médecine, livraison, sécurité… Quel que soit le besoin, la réalité virtuelle donne la possibilité d’aller aussi loin voire au-delà des formations classiques.