Prix & Distinctions

Fanny Orlhac, reçoit une bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science

Date:
Mis à jour le 01/06/2021
Postdoctorante au sein de l’équipe Epione au centre Inria de Sophia Antipolis - Méditerranée, Fanny Orlhac travaille sur un système qui pourrait améliorer la prise en charge des patientes et patients en cancérologie. Elle est lauréate de la Bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, qui récompense chaque année une trentaine de jeunes femmes scientifiques.
Fanny Orlhac
© Inria / Photo G. Scagnelli
© Inria / Photo G. Scagnelli

Fanny Orlhac a très vite su qu’elle serait scientifique. « Au collège, j’ai eu une professeure de physique qui a été très importante dans mon parcours. Elle m’a détournée des mathématiques et j’ai su très vite que je ferais de la physique. En 4e, elle m’a dit : tu t’ennuieras jusque à la fac et après ça ira mieux… », se rappelle la chercheuse. Elle a donc poursuivi dans cette voie : licence de physique, master d’imagerie médicale, thèse, et postdoc… « J’ai toujours voulu aller vers la recherche, car j’aimais l’idée de pouvoir trouver des réponses là où il n’y en avait pas forcément. Et j’avais envie de contribuer à améliorer les choses.  »

« Améliorer la prise en charge des malades »

C’est justement pour faire avancer les choses que Fanny Orlhac a choisi de s’intéresser au traitement du cancer et à la médecine de précision. Son travail consiste à élaborer de nouvelles méthodes d’analyses des images médicales de patientes souffrant de cancer du sein avancé. « Mon objectif est d’extraire des indicateurs diagnostiques et pronostiques des images et de les combiner avec d’autres indicateurs biologiques pour caractériser précisément l’hétérogénéité tumorale. » Un algorithme pourra alors prédire si la patiente va réagir positivement, ou non, au traitement. Cela permettra au médecin d’éviter de donner à sa patiente un traitement inutile et lui proposer une solution thérapeutique alternative. « Ce sujet m’a très vite passionnée, avoue-t-elle. Il y a un enjeu de santé publique majeur, nous contribuons à améliorer toujours plus la prise en charge des malades. »

Une reconnaissance

Grâce à ces travaux, la chercheuse est aujourd’hui lauréate de la Bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science qui récompense chaque année une trentaine de doctorantes et postdoctorantes. « C’est une belle reconnaissance qui met en valeur de jeunes femmes scientifiques dont les parcours ne sont pas forcément très communs. » Avec cette prime de 20 000 euros Fanny Orlhac espère multiplier les participations aux congrès, conférences et sociétés savantes. Objectif : parler et faire connaître ses recherches. « C’est une thématique assez jeune et nous avons vraiment besoin de communiquer. » En ligne de mire notamment, les professionnels de santé, les premières et premiers impactés par la médecine de précision. « Ils ont peut-être parfois l’impression qu’on va leur voler leur travail ou que l’intelligence artificielle va prendre les décisions à leur place. En réalité, l’objectif est de leur apporter de nouveaux outils, de leur dégager du temps et d’améliorer le suivi des malades. »

L’expertise Inria pour l’analyse statistique

En parallèle, Fanny Orlhac va bien sûr poursuivre ses travaux de recherche. Elle est actuellement postdoctorante au sein de l’équipe-projet Epione au centre Inria de Sophia Antipolis Méditerranée où elle peaufine ses modèles. « Moi, je savais extraire les index des images. Maintenant j’essaie de les combiner efficacement. Chez Inria, j’ai trouvé une autre façon de voir les choses, davantage tournée vers l’apprentissage statistique. C’est cette expertise que je suis venue chercher. » La chercheuse travaille notamment avec le service de médecine nucléaire du centre Antoine Lacassagne à Nice. « Aujourd’hui, l’enjeu est de tester les modèles et vérifier qu’ils sont valides et robustes. Pour cela nous avons besoin de davantage de données de malades, avec leurs images et leurs informations cliniques. Nous travaillons main dans la main avec les médecins pour atteindre cet objectif. »

Après son postdoctorat, elle espère intégrer un grand institut de recherche. Pour, toujours, faire avancer le traitement du cancer. « Je vais essayer d’étendre mon travail à d’autres pathologies comme les gliomes ou les cancers pulmonaires. »

 

Biographie

2007 - Bac scientifique, Pontoise

2007-2010 Licence de physique, université de Cergy-Pontoise.

2010-2012 Master de physique médicale, université Paris-Sud, le Kremlin-Bicêtre

2012-2015 Thèse, laboratoire IMIV, CEA-SHFJ, Orsay 2012-2015 – DU de Formation supérieure biomédicale, IFSBM, Villejuif

2015-2017 Premier postdoctorat, Lidex PIM CEA-SHFJ/Gustave Roussy, Orsay

2017-2019 Second postdoctorat, Équipe Epione, Inria Sophia-Antipolis

 

 

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