Notre histoire

Mis à jour le 16/02/2024

Inria est moteur de la recherche et de l’innovation numérique en France et en Europe depuis plus de 50 ans.

Créé pour être au carrefour entre le monde académique et l’industrie, Inria est positionné sur les nouvelles frontières de la recherche numérique. Pionnier pour faire émerger les nouvelles disciplines à partir des mathématiques appliquées et de l’informatique, pionnier pour accompagner la dynamique des startups technologiques en France et en Europe, l’institut a été visionnaire et précurseur dans de nombreux domaines (calcul scientifique, Internet, Web).

Aujourd’hui, Inria continue d’accompagner la transformation numérique de la science, de l’économie et de la société. Plus que jamais, « le logiciel dévore le monde », posant de nouveaux défis aux scientifiques, ouvrant de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs technologiques, rendant plus que jamais nécessaire le dialogue avec la société pour « donner du sens au numérique ». Plus que jamais, Inria soutient la prise de risque scientifique et entrepreneuriale et recherche le plus grand impact.

1967-1979 - L’IRIA se structure

L’objectif ?

Pourvoir la France en technologies de pointe et développer son autonomie et sa souveraineté.
 

Le moyen ?

S’appuyer sur l’apport des scientifiques et des ingénieurs français dans les domaines des mathématiques et de l’informatique.

L'ordinateur CII 90-80 installé au centre de calcul de l'IRIA
L'ordinateur CII 90-80 installé au centre de calcul de l'IRIA © Inria / Photo Dovifat

1967, l’État est fier d’annoncer dans le cadre de son « plan Calcul » la naissance de l’IRIA, l’institut de recherche en informatique et en automatique.

Premières innovations

Cet institut d’un nouveau genre est notamment chargé de créer un lien entre recherche publique et industrie, et de faire avancer des projets risqués et ambitieux en sciences et technologies du numérique. Dès les années soixante-dix, l’IRIA porte ainsi la mission MICADO pour la conception assistée et le dessin par ordinateur, qui permet de coordonner la recherche en CAO (conception assistée par ordinateur). L’institut est également chargé de la coordination nationale sur des thèmes variés allant de la robotique à la prévention des pannes, en passant par la reconnaissance des formes ou le traitement numérique des images.

À la pointe, avant même Internet

Si Internet est devenu l’outil ultrapuissant que l’on connaît actuellement, c’est en partie grâce au projet Cyclades, mené dans les années soixante-dix à l’IRIA. C’est en explorant des solutions innovantes pour mettre en réseau des ordinateurs que les chercheurs de l'IRIA contribuent à la naissance du transfert de données par commutation de paquets. À l’époque, des présentations en France, en Europe et aux États-Unis placent l’IRIA au premier rang mondial dans le domaine. Le financement est arrêté en 1976 (arrêt du projet en 1977) pour des raisons techno-politiques.

Les prémices d’Internet chez Inria

 
Présentation du projet Cyclades
© Inria / Photo Studio 9

 

1974, une date-clé dans l’histoire de l’Internet

L’article fondateur d’Internet sur TCP (Transmission Control Protocol) fut publié en 1974 par Vint Cerf et Robert Kahn : A Protocol for Packet Network Intercommunication (IEEE Transactions on Communications, Vol Com-22, No 5, May 1974). Il était le résultat des travaux sur Arpanet conduits depuis 1964 sous l’égide de l’agence DARPA (Defense Advanced Research Project Agency) du Department of Defense nord-américain (DoD), ainsi que de contributions de centres européens (Royaume-Uni, Norvège, France, dans l’ordre chronologique).

Le projet Cyclades dirigé depuis l’IRIA a démarré en 1972. Les contributions IRIA de Louis Pouzin, Gérard Le Lann et Hubert Zimmermann ont été intégrées en deux ans à peine dans les travaux qui ont permis la transition Arpanet/Internet. Par ailleurs, Mitranet était le nom anglicisé de Cigale, le sous-réseau à commutation de paquets de Cyclades. Le datagramme (nom dû à un ingénieur norvégien) est un format de "paquet universel" supporté par les réseaux hétérogènes qui composent Internet, à l’origine du protocole IP. Le protocole NCP d’Arpanet, le protocole "bit alterné", et le protocole STST de Cyclades, sont les prédécesseurs de TCP, qui assure les échanges de messages "de bout en bout", sans pertes et livrés dans l’ordre d’émission, entre applicatifs s’exécutant sur les équipements connectés à Internet.

La DARPA choisira le 1er janvier 1983 comme flag day. Ce jour-là, tous les sites Arpanet (et sites des réseaux "à la Arpanet") remplacèrent NCP par TCP/IP. Internet commençait sa belle carrière.

L’ambitieux programme Spartacus mené en lien avec l'Inserm, le CNRS et le CEA cherche quant à lui à mettre au point un dispositif permettant aux tétraplégiques de recouvrer de l'autonomie. Le robot développé apportera une quantité significative d’innovations, mais, trop lourd, trop volumineux et trop cher pour les personnes handicapées, c’est finalement dans l’industrie qu’il trouvera sa place.

1979 - L’INRIA avec un grand « N »

Menacé un temps par la décentralisation (il est question de délocaliser l’institut à Sophia-Antipolis), l’institut est finalement maintenu à Rocquencourt grâce à la détermination de son directeur de l’époque, Jacques-Louis Lions,… et transformé en institut national de recherche en informatique et en automatique.

Jacques-Louis Lions
J.-L. Lions - Photo © Inria

Les missions et les moyens sont à présent clairement définis

INRIA peut s’étendre tant géographiquement qu’économiquement. Amorcée en 1975 avec la création à Rennes de l’Irisa (Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires), la déconcentration permet de mettre en place trois nouvelles unités de recherche qui affermissent l’ancrage territorial : INRIA prend ses marques à Sophia-Antipolis dès 1983, puis à Nancy en 1986 et à Grenoble en 1992.

Le but principal de ce maillage territorial ?

Attirer des jeunes chercheurs de toute la France, mais également de l’étranger. INRIA multiplie d’ailleurs les collaborations académiques ou industrielles et ce modèle perdurera. L’institut structure des liens avec des grandes écoles et des universités (École polytechnique fédérale de Lausanne, Centrum voor Wiskunde en Informatica aux Pays-Bas, Max Planck Institut en Allemagne, etc.), mais aussi avec des petites entreprises et une douzaine de grands groupes français ou étrangers (France Télécom puis Orange, Alcatel-Lucent puis Nokia, Thalès, Alstom, EDF, etc.).

1984 - Première startup et premier fonds de capital-risque

Bureau de chercheur, 1984.
© Inria

1984 marque une nouvelle étape dans l’histoire d’Inria. C’est l’année de la création de la première entreprise filiale de l’institut, Simulog. C’est le début de la création ce que l’on appellera ensuite des startups technologiques : au cours des 30 années suivantes, plus de 160 autres startups verront le jour et seront accompagnées par Inria !

Afin de financer leur développement, qui est toujours une prise de risque, l’institut, fidèle à son rôle de précurseur, monte dès 1998 I-Source, la première structure française de capital-risque technologique. La même année est également fondé Inria Transfert, une spin-off qui deviendra IT-Translation en 2011 pour accompagner les futurs entrepreneurs. Pour ses investissements, Inria Transfert crée un cercle vertueux en utilisant des fonds provenant de la vente de participations dans des startups issues d’Inria. C’est de cette histoire que naît en 2019 Inria Startup Studio pour réaliser l’ambition d’Inria : accompagner chaque année 100 projets de startups à partir de 2023, dans un monde où la dynamique de l’innovation numérique s’est accélérée.

1995 - Inria, hôte du W3C

Pictogramme web

 

Le Web a 30 ans !

Créé au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) en 1989, afin d’offrir aux chercheurs un système de gestion d'informations, il s’est développé dans les années quatre-vingt-dix en s’appuyant sur un réseau d’entreprises et de centres de recherche : le World Wide Web Consortium (W3C). Inria en est partie prenante en devenant son hôte européen en 1995.

En 1996, l’institut organise la 5e conférence internationale du World Wide Web à Paris et quelques mois plus tard, Jean-François Abramatic, directeur de recherche chez Inria, est nommé président du W3C.

 

Ils témoignent...

Jean-François Abramatic

J.-F. Abramatic

Ancien Président du W3C

 

« La naissance du Web et du W3C »

Gérard Giraudon

Gérard Giraudon

Chargé de mission « Numérique & Formation »

 

«  Le Web s'installe chez Inria  »

Fabien Gandon

Fabien Gandon

Représentant du W3C pour Inria

 

«  Le Web..., entre liberté et contrôle  »

Les équipes-projets d’Inria font progresser le Web

Amaya est un environnement auteur pour les hypertextes et multimédias sur le World Wide Web, 1996
Amaya : éditeur HTML, 1996
© Inria / Photo A. Eidelman.

Avec par exemple l’invention des feuilles de style CSS (Cascading Style Sheets) ou encore la création du navigateur-éditeur web Amaya. Celui-ci a été le premier et est resté pendant de nombreuses années le seul navigateur-éditeur diffusé et qui évoluait automatiquement en implémentant les standards Web publiés par le W3C.

 

 

1998 - En plein dans le Web

Les années quatre-vingt-dix sont celles de l’incroyable développement du Web… et bien sûr, Inria y participe pleinement ! C’est à l’institut qu’est par exemple confiée la gestion des noms de domaine pour le territoire national, avec la création du « .fr ». En 1998, une fois la technologie mature, Inria crée une spin-off avec l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération).

Video file

 

W3C, une aventure à impact mondial

Logo W3C

30 ans du Web : une nouvelle phase dans laquelle Inria jouera son rôle au service d’une ambition numérique pour la France et l’Europe.

Bruno Sportisse, PDG d'Inria et Président du nœud européen du W3C

 

L'institut est choisi en 1995 comme partenaire du MIT au sein du W3C (World Wide Web Consortium), responsable de la standardisation des technologies du Web, et devient le porteur du nœud européen.

2008 - Inria se déploie au national

Pour mener à bien tous ces projets, Inria s’est agrandi grâce au plan ambitieux que porte Bernard Larrouturou, qui engage l’institut dans un doublement de sa taille : aux cinq centres de recherche historiques s’ajoutent ceux de Bordeaux, Lille et Saclay.

De plus, Inria inscrit sa dynamique au cœur des grands campus universitaires de recherche avec ses 200 équipes-projets agiles, en majorité communes avec des universités et des organismes de recherche.

2 500

personnes salariés d'Inria

Inria
3 500

scientifiques

Inria

Des années 2000 à aujourd’hui - Inria, toujours pionnier, quitte à prendre des risques

Cube immersif : déplacement virtuel au sein du cerveau
Cube immersif : déplacement virtuel au sein du cerveau
© Inria / Photo Kaksonen

Début 2000, l’institut révèle sa vitalité scientifique et technologique dans des domaines toujours plus variés. Inria prend un virage vers la santé (un quart des équipes-projets) et commence à structurer la démarche interdisciplinaire qui va devenir sa marque de fabrique. L’institut participe par ailleurs à de nombreux projets pionniers pour "faire bouger les lignes" et renouveler la vision française de l’innovation…

 

 

 

 

Inria s'engage…

Pictogramme partenariat

Inria signe un partenariat avec Microsoft Research en 2006 et essuie à cette occasion de nombreuses critiques : mais l’institut tient bon car il faut travailler avec les leaders mondiaux !

Inria crée en 2009 un programme de laboratoires communs avec les PME, qui servira de prototype au programme Labcom porté par l’Agence nationale de la recherche (ANR).

Enfin, Inria est dès le début au cœur de l’initiative French Tech pour renforcer la vague entrepreneuriale française.

Être pionnier, savoir prendre des risques, créer de la valeur pour la société et l’économie

Sans surprise, Inria soutient depuis ses débuts la plate-forme FUN (France université numérique) en portant son infrastructure technologique, pour accélérer la dynamique des MOOC en France.

La reconnaissance de ce rôle singulier de l’institut lui vaut depuis 2018 le statut de coordinateur du volet recherche du plan national sur l’intelligence artificielle, AI for Humanity.

 

Logo FunMOOC

Plate-forme FUN

L'excellence de l'enseignement supérieur pour des cours en ligne gratuits et ouverts à tous

Logo AI For Humanity

Mission IA

L'intelligence artificielle au service de l'humain

2016 - Inria ouvre les portes des logiciels

Logo Software Heritage

Dans la continuité de cette idée, Inria joue également un rôle crucial dans la dynamique du logiciel libre en France et en Europe. L'institut est l'un des premiers acteurs institutionnels à comprendre le rôle dans la révolution numérique. Inria s’investit par exemple dans la définition de licences libres, avec la licence CECILL. Cela lui permet aussi de mettre le pied dans la compréhension des enjeux juridiques du logiciel libre. Plus récemment, le projet Software Heritage vise à construire une archive universelle et pérenne des codes sources logiciels. Ouverte au public en 2016, cette "bibliothèque d’Alexandrie" du logiciel permet de récolter pas moins de 6 milliards de fichiers sources et 90 millions de projets logiciels à ce jour ! Après avoir été un acteur majeur de la naissance d’HAL (Hyper articles en ligne), une plate-forme en ligne développée en 2001 par le CNRS et destinée à la mise à disposition ouverte des publications scientifiques, Inria s’engage à présent pour construire le troisième pilier de la science ouverte : les logiciels, aux côtés des publications et des données.

Et ensuite ?

Inscrivant son action dans le temps long nécessaire à la recherche, Inria a bien l’intention de poursuivre sa mission : prendre des risques pour repousser les limites de la recherche, diffuser des technologies logicielles à empreinte mondiale, réaliser son impact économique notamment à travers la création de startups technologiques.

Les défis du numérique ne manquent pas !

Inria : 35 ans de création de startups technologiques

Comment transformer les travaux de recherche en innovation qui se déploient et passent à l’échelle ?

  • En facilitant la création de startup : en effet ce modèle s'est révélé un moyen extrêmement efficace dans le numérique pour explorer toutes les autres dimensions qui font une innovation : la rencontre avec des utilisateurs et peut-être de futurs clients, la construction d’une démarche marketing puis commerciale, l’industrialisation d’un produit ou d’un service, le financement d’un déploiement international… et surtout la construction d’une équipe avec des talents qui vont au-delà de la recherche et développement (R&D). Depuis 35 ans, Inria accompagne les créateurs et créatrices d’entreprises technologiques : plus de 230 startups ont ainsi vu le jour. Certaines ont été acquises par des leaders mondiaux comme Microsoft, Dassault Systèmes, IBM ou Apple. D’autres ont été acquises, parfois après un parcours imprévisible, par des acteurs français, tels que La Poste avec Probayes.
  • En septembre 2019, Inria met le turbo en créant le Startup Studio, une structure et des dispositifs dédiés à l’accompagnement et à l’accélération de l’innovation.

L’objectif : créer 100 startups chaque année dès 2023 !

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Image Codes sources

Version complète de Code Source, le petit journal réalisé en 2007 à l'occasion des 40 ans d'Inria. 40 années en 40 numéros : 40 semaines pour retracer l'histoire de l'institut. 

 

En images - Inria aux avant-postes de la transformation numérique