Omar Fawzi, le quantique au service de l'informatique
Omar Fawzi est directeur de recherche au sein de l’équipe-projet QInfo (Optimal Information Processing with Quantum Devices) commune avec l’ENS de Lyon, l’Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL) et l’Université Grenoble Alpes. Cette équipe est spécialisée dans le développement d’outils mathématiques et algorithmiques destinés à l’optimisation de l’information quantique. Pour ce docteur en informatique, le choix de travailler dans le domaine de l’informatique quantique est une évidence :
Les questions qui portent sur les limites fondamentales du calcul et de la communication m’ont toujours passionné. Vu que la théorie quantique est la théorie physique qui décrit le mieux le monde dans lequel nous vivons (au moins pour l’instant), il est nécessaire de prendre en compte la dimension quantique pour comprendre les fondements du calcul et de la communication.
Derrière le terme "quantique" qui peut paraître bien mystérieux pour tout néophyte, se cache en réalité tout un champ d'application bien concret. En effet, Omar Fawzi et son équipe développent des recherches qui pourraient, à l'avenir, révolutionner l'informatique. Nous pouvons citer le développement d'ordinateurs quantiques comme l'explique Omar :
"Même si ma motivation principale vient des aspects fondamentaux, la contribution au développement des technologies quantiques m’intéresse beaucoup. Je ne travaille pas directement sur la construction d’ordinateurs quantiques (qui se font dans les laboratoires de physique), mais les outils mathématiques et algorithmiques que je conçois contribuent à la réalisation pratique de dispositifs quantiques, et à la définition des tâches qui sont réalisées par ces dispositifs".
La bio express de Omar Fawzi
- L3 et M1 en informatique à l’ENS de Lyon
- M2 dans le Master Parisien de Recherche en Informatique (MPRI)
- Doctorat en informatique à l’Université McGill (Canada)
- Postdoctorat à l’École polytechnique fédérale de Zurich (Suisse)
- Maitre de conférences à l’ENS de Lyon
- Directeur de recherche Inria - équipe QInfo
Voilà pourquoi, l'Académie des sciences a décidé de remettre le prix Lovelace-Babbage à Omar Fawzi. Une distinction qui est, pour lui, une grande source de motivation :
Je voudrais remercier la Société Informatique de France et l’Académie des sciences pour ce prix. C'est toujours gratifiant de savoir que ce que l'on fait est apprécié. Ce prix va me motiver à poursuivre des thématiques de recherche plus ambitieuses.
Léon Tine, la modélisation mathématique au service de la lutte contre la maladie d'Alzheimer
Réalisons à présent un grand écart pour nous intéresser aux travaux de Léon Tine, maître de conférences en mathématiques appliquées à l’Université Claude Bernard Lyon 1, membre de l’Institut Camille Jordan et de l’équipe-projet Inria Musics.
L’équipe-projet Musics s’intéresse à la modélisation multiéchelle dans les sciences de la vie, et plus particulièrement au développement d'outils et de méthodes pour étudier les processus multiéchelles en biologie avec des applications potentielles en médecine. Léon Tine, lui, se penche plus particulièrement sur la modélisation mathématique de mécanismes liés à la physique et à la biologie. En physique, il travaille sur les processus de polymérisation/dépolymérisation dans la formation d'agrégats de particules grâce aux modèles de type Lifshitz-Slyozov. En biologie, il développe des modèles pour mieux comprendre la propagation de certaines maladies, notamment Alzheimer.
La bio express de Léon
- Diplôme d'études approfondies en Équations aux Dérivées Partielles (EDP) et Analyse Numérique
- Doctorat - Université Lille 1 et Université Gaston Berger (Sénégal)
- Postdoctorat au laboratoire de mathématiques de l'Université Paris Descartes
- Maitre de conférences - Université Lyon 1
- Membre de l'équipe Musics
Selon l'Institut Pasteur, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui affecte principalement la mémoire. L'une des raisons du développement de la maladie réside dans le dysfonctionnement du peptide bêta amyloide. Naturellement présent dans le cerveau, il s’accumule anormalement et forme des plaques. Cette accumulation est toxique pour les cellules nerveuses. Léon Tine, dans son travail de recherche, développe ainsi des modèles mathématiques pour en comprendre l'accumulation ainsi que la propagation :
Dans le cadre de la modélisation de la maladie d'Alzheimer, je développe des modèles mathématiques pour comprendre les mécanismes impliqués dans l'initiation et la propagation de la maladie suivant ce qu'on appelle l'hypothèse de cascades amyloïdes où la protéine Aβ est considérée comme responsable des lésions extracellulaires à l'origine de la mort cellulaire. Les modèles sont basés sur des équations aux dérivées partielles (EDP) modélisant la dynamique d'interaction entre monomères, proto-oligomères et oligomères.
Pour Léon, recevoir ce prix constitue la plus belle des reconnaissances de la part de la communauté scientifique :
Ce prix représente pour moi une reconnaissance par les pairs de mes travaux scientifiques et, à mes yeux, c'est une récompense inestimable. Figurer sur la liste des récipiendaires de ce prix Maurice Audin, c'est juste incroyable et motivant pour la suite.