Quel a été votre parcours ?
J’ai initialement suivi un cursus d’ingénieur en technologies de l’information pour la santé. J’ai ensuite travaillé pendant 5 ans chez Inria. D’abord comme IJD (Ingénieur Jeune Diplômé) au sein de l'équipe Demar (DEambulation et Mouvement ARtificiel) puis à travers mes travaux de thèse dans l'équipe Camin (Control of Artificial Motion & Intuitive Neuroprosthesis) où j’ai obtenu mon doctorat.
Quelles étaient vos recherches durant votre doctorat ?
Mes travaux de recherche, au sein de l'équipe-projet Camin, se sont essentiellement concentrés autour du développement de solutions d'assistance au mouvement des membres inférieurs chez des personnes en situation de déficiences sensorimotrices, basées sur la stimulation neuromusculaire. Durant mon doctorat, nous avons développé un réseau de capteurs et stimulateurs électriques sous la forme d’une plate-forme (matérielle et logicielle) générique et modulaire, offrant la possibilité d’utiliser divers stimulateurs et capteurs selon le besoin clinique.
En collaboration avec les équipes médicales, nous avons ainsi pu contribuer au développement et à la validation clinique de plusieurs prototypes pour l'analyse et l'assistance au mouvement des membres inférieurs chez des patients Parkinsoniens (CHU Montpellier), hémiplégiques (CHU Nîmes & CRRF Menucourt), paraplégiques (COS DIVIO Dijon & l'Université de Brasilia) mais aussi chez des enfants souffrant de paralysie cérébrale, à l'hôpital Lucile Packard de l'Université de Stanford (USA).
J'ai pu déployer des algorithmes de contrôle du mouvement en boucle fermée où la stimulation électrique déclenchait la contraction des muscles paralysés et les signaux issus des divers capteurs embarqués étaient traités pour d’une part être utilisés au sein de la boucle de commande (centrale inertielle, semelles de pression…) et d’autre part permettre d’évaluer les performances fonctionnelles et physiologiques. J'ai également eu la chance de participer au développement d’un tricycle instrumenté propulsé grâce à la stimulation électrique des muscles des jambes de patients paraplégiques, déclenchée à partir des angles estimés des membres inférieurs. Un patient a été entraîné pendant un an et a participé avec succès au Cybathlon 2016, premiers jeux olympiques bioniques (projet FreeWheels).
Quels sont vos projets ?
J’ai toujours été profondément motivé par le fait de développer des solutions améliorant l’autonomie et la qualité de vie des personnes porteuses d'un handicap. J’apprécie particulièrement travailler sur ces problématiques passionnantes et variées, au contact d’un environnement pluridisciplinaire, à l’interface entre patients/usagers, milieu clinique et ingénierie, en développant des solutions et outils orientés patient.Après mon doctorat, j'ai été embauché comme responsable recherche & développement à l'Institut Saint-Pierre, hôpital pédiatrique situé à proximité de Montpellier. J'y coordonne notamment le HumanLab Saint-Pierre, un espace collaboratif pilote de fabrication numérique pour personnes en situation de handicap. En partenariat avec des médecins, ergothérapeutes, chercheurs, étudiants, bénévoles, etc. nous accompagnons des porteurs de projet dans la réalisation de solutions innovantes visant à améliorer leur autonomie et à répondre à leur besoin.
C'est pour moi un idéal professionnel et un vrai objectif de carrière qui me permet de continuer à faire de la recherche, tout en l'appliquant à une finalité au combien motivante !
Sijobert Benoit
Responsable Recherche & Développement, FabManager, Humanlab, Institut Saint-Pierre
371, avenue de l'Évéché de Maguelone
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34250 Palavas-les-flots
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