De 1980 à 2000, Inria en pleine expansion
Pendant cette période, l'institut construit un modèle basé sur l'excellence de ses recherches avec un souci constant de transfert vers l'industrie. Solidement ancré au sein des écosystèmes industriels et académiques locaux, Inria a déjà construit un maillage national avec cinq centres de recherche : Rocquencourt, Rennes, Sophia Antipolis, Nancy et Grenoble.
Inria s'implique par ailleurs toujours plus dans l'espace européen de la recherche. Ouvert sur l'international, il participe au rayonnement des sciences numériques dans le monde. Convaincu que le futur de nos sociétés est numérique, Inria inscrit ses recherches au cœur des grands questionnements sociétaux. Inria est désormais doté de missions claires et bénéficie d'une forte réputation internationale.
La naissance de « Futurs »
En juin 2001 les perspectives de croissance de l’institut conduisent son conseil d'administration à fixer les orientations qui guideront son développement géographique sur le territoire national au cours des prochaines années. Elles dessinent alors un schéma de développement qui verrait Inria ouvrir une nouvelle unité de recherche en région parisienne et deux nouvelles unités de recherche en région. Ont été pressentis pour ces futures unités de recherche le site du plateau de Saclay, en partenariat avec l'université Paris-Sud et l'École polytechnique, et les campus universitaires de Bordeaux-Talence et de Lille-Villeneuve d'Ascq. Pour conduire ce déploiement géographique progressif, une unité de recherche spécifique est créée en 2002 et baptisée « Futurs ».
Ce nom peut être lu comme l'acronyme de "Futures URs" ou "Futures unités de recherche" ; par son pluriel, il souligne aussi le fait que cette unité a vocation à préparer un avenir qui est encore très ouvert à ce stade.
Sa mission est de développer de nouvelles dynamiques autour de ces nouveaux sites de Bordeaux, Lille et Saclay, en relation forte avec les partenaires des régions concernées. Son fonctionnement est, sur de nombreux plans, analogue aux cinq unités existantes : elle a, comme les autres, un directeur ou une directrice d'unité de recherche membre de l'équipe de direction de l'institut, un comité des projets chargé de l'animation scientifique et du suivi des projets rattachés à cette unité, et elle dispose de personnels et de moyens.
Mais elle est aussi singulière sur d'autres aspects, car elle doit mettre en place des modes de fonctionnement spécifiques du fait de la répartition de ses projets de recherche dans trois pôles géographiques.
Un autre défi auquel elle doit faire face est de se constituer en véritable unité de recherche fédérant des nouveaux projets qui seront quasiment tous en phase de création puis de "montée en puissance", tout en assumant sa vocation transitoire et son caractère multilocalisé.
Bernard Larrouturou, alors Président-directeur général d'Inria, confie la direction de l'unité de recherche Futurs à Claude Puech, professeur de l'université Joseph Fourier à Grenoble. Scientifique internationalement reconnu pour la qualité de ses contributions dans le domaine de l'algorithmique et de la synthèse d'images, Claude Puech a également une très grande expérience de direction d'équipes de recherche et des relations entre les organismes de recherche et les universités et écoles.
"Futurs" se présente ainsi comme un exemple de ce que fait Inria depuis plus de vingt ans en région et comme une projection de sa future répartition territoriale.
En 2008, la création des trois centres de recherche de plein exercice, Bordeaux – Sud-Ouest, Lille – Nord Europe et Saclay – Île-de-France, parachève le projet « Futurs ».
Pour découvrir la suite des aventures du centre Bordeaux – Sud-Ouest depuis ces dix dernières années, retrouvez le 27 septembre 2018 le numéro hors-série du magazine Plug'In.