Colloquium Polaris - Isabelle Regner expliquera l'influence des stéréotypes de genre sur les performance cognitives
Campus Haute-Borne
50 Avenue Halley
,
59 658 Villeneuve d'Ascq
Les plans d’action visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de la fonction publique ont permis un certain nombre d’avancées. Toutefois, les inégalités demeurent au sein des personnels en termes de recrutement, de promotion, d’accès aux postes les plus prestigieux, et de représentation dans les disciplines scientifiques dites STIM (Sciences, Technologie, Informatique, et Mathématique). La recherche en Cognition Sociale a contribué à montrer que ces inégalités sont, au moins pour partie, liées aux stéréotypes de genre qui conduisent à davantage associer, encore aujourd'hui, les capacités de leadership, de management, et les compétences en sciences aux hommes plutôt qu'aux femmes. Seront présentés ici quelques résultats permettant de comprendre comment ces stéréotypes sont de nature, d’une part, à influencer négativement les performances des femmes, et d’autre part à générer des biais et processus subtils de discrimination en influençant les décisions des évaluateurs et des évaluatrices au moment des recrutements et des promotions.
Isabelle Régner est professeure des Universités en psychologie sociale au Laboratoire de Psychologie Cognitive (UMR CNRS 7290) à Aix-Marseille Université. Elle a dirigé le Centre des Sciences Sociales pour les Sciences de 2014 à 2020, et a été nommée vice-présidente égalité femmes-hommes et lutte contre les discriminations en janvier 2020. Depuis 2021, elle est membre du GT9 « Équité et réduction des inégalités scolaires » du Conseil scientifique de l’Éducation nationale, ainsi que membre du Comité de Pilotage pour le « Plan National de Formation : Former à l’égalité filles/garçons » de l’Institut des Hautes Études de l’Éducation et de la Formation (IH2EF). Ses travaux portent sur la régulation sociale des fonctionnements cognitifs en laboratoire et en site naturel (académique et clinique). Elle étudie notamment l'effet des stéréotypes sociaux sur les performances et les évaluations dans différents domaines de compétences (mathématiques, lecture, mémoire) et auprès de différentes populations (enfants, jeunes adultes, adultes dyslexiques, comités de sélection, personnes âgées, patients en phase prodromale de la maladie d'Alzheimer).
Elle est l’autrice d’une cinquantaine de publications scientifiques dans des revues internationales et participe à de nombreuses conférences auprès du grand public.