Cette année, la moisson est particulièrement riche pour Inria. Floriane Gidel , chercheuse postdoctorante au sein de l’équipe-projet Inria MONC du centre Inria Bordeaux Sud-Ouest, et Marie Kerjean , chercheuse postdoctorante au sein de l’équipe-projet Inria GALLINETTE à Inria Rennes, sont lauréates 2019 de la Bourse L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science ».
À noter, trois autres chercheuses participant à des équipes-projets Inria communes avec d’autres instituts de recherche sont également primées. Il s’agit d’Alice Pellet-Mary de l’École nationale supérieure à Lyon (69) qui travaille au sein de l’équipe-projet Inria ARIC (Arithmetic and Computing) , Geneviève Robin qui est affiliée à l’École polytechnique et fait partie de l’équipe-projet Inria XPOP (Modélisation statistique pour les sciences du vivant), et Mélissa Rossi, de l’École nationale supérieure à Paris, membre de l’équipe-projet Inria CASCADE (Conception et Analyse de Systèmes pour la Confidentialité et l'Authentification de Données et d'Entités).
Chaque année, ce sont plus de 275 jeunes femmes scientifiques qui sont sélectionnées parmi plus de 9500 candidatures dans 117 pays pour recevoir une dotation allant de 15 000 € pour les doctorantes à 20 000 € pour les postdoctorantes.
L’objectif ? Favoriser la carrière des femmes chercheuses en sciences en les aidant à développer leurs compétences en communication, mais aussi leur réseau, deux leviers importants pour en finir avec le fameux « plafond de verre » qui bride encore la carrière de nombreuses chercheuses.
Outre la reconnaissance de leur talent, la Bourse L’Oréal-Unesco permet aux lauréates de financer leurs déplacements de recherche, sources de rencontres et d’opportunités de collaboration avec les meilleurs scientifiques au niveau mondial. Les chercheuses bénéficieront également de formations au leadership, à la prise de parole en public et à la vulgarisation scientifique.
De quoi apprendre à mettre en valeur leurs talents scientifiques tout au long de leur carrière.
Focus sur Marie Kerjean
Photo Jean-Charles CaslotPhoto Jean-Charles Caslot
Postdoctorante au sein de l’équipe GALLINETTE qui réunit au centre Inria de Rennes des chercheurs d’Inria mais aussi du LS2N (Laboratoire des sciences du numérique de Nantes)), Marie Kerjean travaille à adapter l’assistant de preuve Coq à une utilisation pour l’analyse complexe.
Développer l’utilisation des « assistants de preuve » pour les mathématiques comme pour l’industrie.
Marie Kerjean
Créé chez Inria en 1984 par le chercheur en informatique Gérard Huet, Coq est un outil logiciel d’aide à la démonstration mathématique, utilisé pour vérifier des théorèmes, mais aussi la fiabilité des programmes informatiques. Sous la direction d’Assia Mahboubi, Marie Kerjean développe des bibliothèques, c’est-à-dire des collections de nouvelles fonctionnalités dédiées à l’analyse complexe.
L’objectif ? Permettre de nouvelles applications dans le domaine strictement mathématique, mais aussi dans un second temps développer de nouveaux usages pour les assistants de preuve dans l’industrie : « Développer des bibliothèques accessibles et utilisables par beaucoup de gens est ce qui m’intéresse le plus ! », confie Marie Kerjean.
Focus sur Floriane Gibel
© Inria / Photo SCM Bordeaux© Inria / Photo SCM Bordeaux
Postdoctorante au sein de l’équipe NUM4SEP, qui associe les expertises en modélisation oncologique de l’équipe-projet MONC (centre Inria Bordeaux-Sud-Ouest) et en calcul scientifique de l’UCSB (université de Californie à Santa Barbara), Floriane Gidel développe des modèles numériques simulant les effets de protocoles associant de courtes impulsions électriques à la chimiothérapie. C’est l’électroporation ou électroperméabilisation, un traitement alternatif qui utilise l’électricité pour rendre les cellules cancéreuses poreuses pour les médicaments. Réservé pour l’instant au traitement local des tumeurs superficielles, ces protocoles pourraient être élargis à la prise en charge curative de tumeurs qui sont aujourd’hui considérées incurables car difficiles à opérer ou irradier sans risquer d’endommager des organes vitaux.
À l’assaut des tumeurs "incurables"
Floriane Gidel
Pour ces recherches, Floriane Gidel travaille en étroite collaboration avec les radiologues du CHU (Centre hospitalier universitaire) Jean-Verdier de Bondy (93) et les biologistes de l’IPBS (Institut de pharmacologie et de biologie structurale) de Toulouse (31)