Le projet que va financer la bourse ERC utilisera une théorie mathématique, celle du contrôle optimal. Dans certains objets astrophysiques, la formation de champs magnétiques dépend crucialement des conditions initiales. Mathématiquement, cela signifie que les équations non linéaires qui gouvernent leur évolution peuvent admettre plusieurs solutions, et que selon la perturbation magnétique initiale, le système évoluera spontanément vers un équilibre plutôt qu'un autre : par exemple une solution dynamo, c'est-à-dire que l'objet développera un champ magnétique persistant et auto-entretenu, ou au contraire une solution non magnétique.
Identifier directement un équilibre dynamo est très difficile en raison de la nature de ces équations et nécessite souvent d'avoir une idée assez précise de la solution recherchée… ce que justement nous n'avons pas ! La théorie du contrôle optimal permet de contourner cet obstacle, comme nous l'avons montré dans un article récent dans la revue PRL (Physical Review Letters) : on cherche les perturbations initiales qui maximisent l'énergie du champ magnétique à un temps donné, puis à l'aide de simulation numérique classique, on vérifie a posteriori que ces "graines initiales" sont capables de déclencher une instabilité dynamo, et on suit leur évolution jusqu'à atteindre l'équilibre recherché. Cela peut cependant ne pas marcher à tous les coups… c'est la partie risquée du projet !