Que ce soit pour réduire nos déplacements, pour mieux mailler le territoire ou pour affronter les problèmes et transformations des prochaines décennies, nos besoins de collaborations numériques, particulièrement exacerbés pendant la pandémie, continueront de croître à une vitesse et à une échelle sans précédent, nécessitant davantage de fluidité.
Un changement de paradigme dans la conception des systèmes collaboratifs est nécessaire, comparable à celui qui a vu l'avènement de l'informatique personnelle : il faut que la collaboration et le partage soient des fonctionnalités natives des systèmes numériques, au même titre que les fichiers, les applications ou le copier-coller. Pour cela, des espaces numériques partagés, ne se limitant pas à répliquer le monde physique dans des environnements virtuels, doivent être développés avec la possibilité donnée aux communautés dispersées géographiquement d’organiser leurs espaces comme elles l’entendent.
Les axes scientifiques du programme de recherche eNSEMBLE « Futur de la collaboration numérique » prévoient :
- de concevoir des environnements collaboratifs et des modèles conceptuels novateurs ;
- de combiner l'intelligence humaine et artificielle dans des configurations collaboratives ;
- de permettre des expériences collaboratives fluides qui favorisent l'interopérabilité ;
- de soutenir la création de collectifs sains et durables respectant des conditions de frugalité énergétique ;
- de spécifier des normes sociotechniques avec des cadres juridiques/réglementaires.
Les travaux menés seront pluridisciplinaires (informatique, ergonomie, psychologie cognitive, sociologie, design, droit, économie) et de nature tant théorique qu’empirique. Au-delà de ces enjeux technologiques, le projet eNSEMBLE porte aussi un enjeu sociétal en rendant ces services plus accessibles à une plus large population, contribuant ainsi à réduire la fracture numérique. Les avancées auront un impact dans de nombreux secteurs de la société - éducation, santé, industrie, science, services, vie publique, loisirs - en améliorant la productivité, l'apprentissage, le soin et le bien-être, ou la démocratie participative. De plus, en favorisant les activités à distance, elles permettront de réduire nos mobilités et l’empreinte environnementale qu’elles engendrent.
Le programme eNSEMBLE porte enfin un enjeu de souveraineté en permettant à de nouveaux acteurs de proposer des solutions adaptées aux besoins et aux contextes d'usage.
Le programme permettra aussi de positionner les acteurs français des secteurs des télécoms, du cloud et des services du numérique sur un marché voué à croître fortement, en capitalisant sur la vision et les avancées techniques du programme de recherche, mais aussi en accompagnant en amont la régulation du secteur pour s’assurer que nos valeurs et notre souveraineté soient préservées.
Programme lancement du programme de recherche « Futur de la collaboration numérique » eNSEMBLE
Organisée dans les locaux de l’Université Grenoble Alpes, la matinée de lancement de ce programme de recherche a démarré par l’allocution de François Germinet, directeur du pôle Connaissance au Secrétariat Général pour l’Investissement (SGPI), rappelant la place de ce programme de recherche dans le plan France 2030, puis la présentation des enjeux scientifiques par les quatre directeurs de programme, Gilles Bailly, directeur de recherche au CNRS ; Michel Beaudouin-Lafon, professeur à l’Université Paris-Saclay ; Stéphane Huot, directeur de recherche Inria et Laurence Nigay, professeure à l’Université Grenoble Alpes. Il s’en est suivi une série de présentations sur les enjeux industriels et sociétaux du programme et sur le futur de la collaboration numérique. La matinée s’est poursuivie avec une table ronde réunissant Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes, Estelle Iacona, présidente de l’Université Paris-Saclay, Adeline Nazarenko, directrice de l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions (INS2I) du CNRS, Bruno Sportisse, président-directeur général d’Inria et Samy Sisaid, Sous-préfet de l’Isère référent France 2030.
Thèmes des échanges : les enjeux du programme de France 2030 et la contribution des universités et des Organismes nationaux de recherche.
En conclusion, une démonstration de collaboration à distance entre plusieurs laboratoires de Grenoble et Saclay pour réaliser un diagnostic médical sur des modélisations 3D de cerveau a été proposée pour illustrer concrètement la thématique de recherche du programme de recherche.
Photo ci-dessus (de gauche à droite) : Bruno SPORTISSE, Président-Directeur général d’Inria ; Estelle IACONA, Présidente de l’Université Paris-Saclay ; Yassine LAKHNECH, Président de l’Université Grenoble Alpes ; Pierre BENECH, Administrateur général de Grenoble INP - UGA ; Gabriel FIONI, Recteur délégué ESR pour la Région académique Auvergne Rhône-Alpes ; Samy SISAID, Sous-Préfet de l’Isère référent France 2030 représentant le Préfet de l’Isère ; Stéphane HUOT, Directeur de recherche, Inria ; Laurence NIGAY, Professeure, Université Grenoble Alpes ; Adeline NAZARENKO, Directrice de l'Institut des sciences de l'information et de leurs interactions du CNRS ; Gilles BAILLY, Directeur de recherche, CNRS ; Michel BEAUDOUIN-LAFON, Professeur, Université Paris-Saclay.