Inria soutient la recherche et le développement des PME

Les mesures du plan de relance pour la préservation de l’emploi de R&D ont été créées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche afin de maintenir et de développer les emplois en recherche & développement (R&D) dans les industries françaises. Cette démarche permet notamment la création de partenariats entre équipes de recherche et entreprises avec des recrutements pris en charge à 80 % par l’État. En plus de maintenir une dynamique d’innovation pour les industriels, ces plans de relance apportent également de nombreux avantages aux scientifiques impliqués. Pour Inria, ces mesures viennent renforcer la dynamique déjà engagée avant la crise sanitaire : positionner l’institut comme un outil au service de l’impact économique auprès du tissu industriel français. Du transfert de méthodologie à l’accès à des données, découvrez les quatre collaborations réalisées entre Inria et les entreprises Sophia Genetics, Fuzzy logic, Nurea ainsi qu'Aerospline.

L’équipe-projet MONC du Centre Inria de l’université de Bordeaux et SOPHiA GENETICS ont un fort historique commun. L’histoire commence par une intégration des travaux de recherche de l’équipe via un contrat de transfert en 2018 dans le cadre du projet de startup Nénuphar (projet intégré par la suite à SOPHiA GENETICS). Très rapidement, les deux entités collaborent de nouveau autour du projet Pimiento, premier projet porté par la Fondation Inria. Et depuis un peu plus d’un an maintenant, l’équipe-projet MONC du Centre Inria de l’université de Bordeaux et SOPHiA GENETICS collaborent sur un projet commun grâce au plan de relance. Ce projet se concentre sur le développement d’outils d’intelligence artificielle et de modélisation pour mieux suivre les patients atteints de métastases du foie.

Les métastases hépatiques apparaissent dans de nombreux cancers, en particulier dans le cas des cancers du poumon. Elles sont généralement difficiles à traiter à l’aide des nouveaux traitements à base d’immunothérapie. Suivant l’origine des métastases hépatiques, ces dernières peuvent avoir des textures et des formes différentes, ce qui les rend compliquées à détecter et à étudier sur la durée. Le but du projet est alors de proposer aux médecins un outil d’imagerie qui identifierait automatiquement les métastases et pourrait comparer plusieurs données afin de suivre notamment les évolutions des traitements des patients.

Avant cette collaboration, l’équipe-projet MONC travaillait déjà sur des outils de délimitation automatique de métastases grâce à des réseaux de neurones artificiels profonds et du machine learning et de suivi longitudinal du cancer. Du fait de la faible quantité de données utilisée pour ces études, ces outils ne pouvaient dépasser la preuve de concept. Grâce à la collaboration avec SOPHiA GENETICS, les scientifiques de l’équipe Inria ont accès à une grande cohorte de données, diverses et multicentriques, qui permettra de se rapprocher de la production d’un outil numérique utilisable en clinique.

Cette PME, présente sur territoire néo-aquitaine (mais dont le siège est à Lausanne, en Suisse) développe un réseau mondial de partage de données qui génère des informations cliniquement exploitables dans le monde entier. Ces derniers ont donc accès à de grandes bases de données, pouvant venir compléter celles de l’équipe-projet MONC. La complexité de la prise en charge des cancers hépatiques et la volonté de proposer aux médecins des outils plus fiables et plus rapides ont de suite attiré SOPHiA GENETICS pour participer à ce projet pour le moins ambitieux.  

Fuzzy logic, startup travaillant sur la programmation intuitive et le contrôle en temps-réel des robots industriels, a été créée par un ancien doctorant et un ancien ingénieur travaillant avec un membre de l’équipe-projet Auctus avant que ce dernier n’intègre l’équipe. Après plusieurs années de développement, cette entreprise souhaite désormais explorer de nouvelles approches de génération de mouvement afin de proposer des fonctionnalités plus avancées à ses clients. C’est donc avec cet objectif en tête que cette dernière s’est rapprochée de l’équipe-projet Auctus pour monter un projet de plan de relance.

Concrètement, Fuzzy logic développe actuellement deux produits différents : le premier, Fuzzy Studio, est une interface graphique permettant de spécifier les tâches à réaliser par un robot de manière très intuitive. Le deuxième, Fuzzy RTOS, est un contrôleur en temps réel faisant le lien entre cette interface et n’importe quel robot, c’est-à-dire que cette dernière ne changera pas en fonction de la marque du robot utilisé. Dans l’interface développée par la startup, il y a un certain nombre de méthodologies robotiques à mettre en œuvre afin d’optimiser le produit (notamment sur la génération du mouvement du robot). C’est ici qu’interviennent les scientifiques de l’équipe-projet Auctus. Ces derniers vont aider à intégrer à cette interface des méthodes académiques en génération du mouvement et vont également aider les collaborateurs de l’entreprise à les comprendre et les maitriser. La temporalité de la recherche n’étant pas la même que celle de l’industrie, les scientifiques de l’équipe Inria vont pouvoir prendre le temps de confronter ces méthodes et d’en analyser les performances dans les cas d’usages proposés par Fuzzy logic robotics pour que ces derniers puissent les utiliser au quotidien.

Pour l’équipe-projet Auctus, ce projet de plan de relance permet de transférer des connaissances développées en laboratoire au monde de l’industrie, et pourquoi pas marquer le début d’une collaboration à plus long terme entre les deux structures ?

Nurea et Inria ont une partie de leur histoire en commun. Effectivement, la PME, dont le président est un ancien doctorant de l’équipe-projet Memphis, a été accompagnée à ses débuts par Inria. Partageant le même langage et la même culture, les deux structures ont gardé des liens très forts sur le plan scientifique.

La PME qui s’intéresse aux maladies artérielles en déterminant la géométrie de ces derniers à partir d’images médicales, souhaiterait maintenant aller plus loin : avoir des indicateurs de risques associés à ces maladies et notamment aux sténoses carotidiennes responsables de 30 % des AVC. C’est donc naturellement qu’un projet commun entre les deux structures a vu le jour, en associant les travaux réalisés par un jeune docteur de l’équipe-projet Memphis ayant développé un dispositif de pompe cardiaque pendant sa thèse. Avec des compétences en interactions "fluide-structure" pouvant justement apporter des méthodologies pour associer des facteurs de risques aux sténoses, ce scientifique avait toute l’expertise pour répondre aux nouveaux besoins de l’entreprise.

C’est ainsi que le projet de plan de relance entre l’équipe Inria et Nurea est né. Ce dernier permet à la PME de bénéficier de réflexions académiques sur les problématiques qui se posent en matière de R&D. Réciproquement, il permet aux scientifiques de se questionner sur des problématiques ayant un sens pour la société. En outre, ce nouveau partenariat va permettre de créer un lien permanent entre les deux structures et débouchera très probablement sur de nouvelles collaborations très prochainement.

Depuis 2013, l’équipe-projet Auctus échange avec Aerospline, une PME innovante d’intégration de cobots, car elles partagent des valeurs et des points de vue communs sur les enjeux de la robotique collaborative. Mais des projets partenariaux ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre. Effectivement, la temporalité et les priorités d’une entreprise ne sont pas toujours compatibles avec celles de la recherche académique.

Pour pallier ce problème, les deux experts recherche/industrie de la robotique collaborative ont eu l’idée de s’accorder sur certains formalismes et outils de base en robotique afin de parler un « langage commun ». Le plan de relance a permis à un ingénieur Inria d’intégrer pendant 2 ans la PME, afin de comprendre les enjeux de cette entreprise et d’y échanger des savoir-faire et méthodologies. Ce socle commun de connaissances va permettre à l’équipe de recherche et à Aerospline de s’accorder sur la manière d’appréhender la robotique (autant dans la méthodologie que dans les équations qui se cachent derrière) de manière à avoir des bases communes pour de futurs projets communs.

Dans cette collaboration, le plan de relance aura permis de concrétiser une forte volonté à travailler ensemble dont la motivation existait de longue date entre les scientifiques de l’équipe-projet Auctus et Aerospline.

• "Préservation de l’emploi de R&D", Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique 
• "Plan de relance – mesure de préservation de l'emploi de R&D", ANR (Agence nationale de la recherche) 
• "Plan de relance : Inria s’engage pour soutenir la R&D et l’innovation des entreprises françaises"
• "Inria souligne son engagement dans le Plan France Relance"