1,8 milliard d’euros pour placer la France parmi les leaders du Cloud
Dans le cadre du Plan « France Relance » et du quatrième programme d’investissements d’avenir (PIA4), le Gouvernement lançait le 17 mai 2021 une stratégie nationale pour le Cloud, un marché identifié comme prioritaire, à fort potentiel de croissance et répondant à des enjeux sociétaux majeurs.
Une stratégie qui a donné lieu, le 2 novembre 2021, à la présentation d’un plan industriel de soutien à la filière Cloud française, construit avec l'ensemble des acteurs du secteurs. Doté d’une enveloppe de de 1,8 milliard d’euros (dont 667 millions d’euros de financement public, 680 millions d’euros de cofinancements privés et 444 millions d’euros de financements européens), son objectif est d’accompagner, au mieux, le développement des acteurs français du Cloud au travers de quatre axes : développer des solutions innovantes de Cloud et Edge Computing, créer des espaces de données mutualisées, former et reconvertir les ressources humaines et enfin soutenir la recherche, l’innovation, et la maturation de technologies.
Inria, pilote du Programme et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR)
Dans ce dernier axe, 56 millions d’euros seront consacrés à la recherche, au travers d’un Programme et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR) dont le pilotage a été confié à Inria et au CEA. Son objectif : poursuivre et intensifier l’effort de recherche française autour du Cloud, mais aussi faciliter le transfert des innovations et solutions issues de la recherche vers l’industrie.
« La recherche est toujours en avance de phase par rapport à l’industrie, ce qui nous permet de définir quels seront les sujets importants dans l’industrie du Cloud dans les 5 à 10 ans à venir », explique Frederic Desprez, responsable du PEPR pour Inria, avant d’ajouter « Nous avons fait un important travail en amont, avec le CEA, le CNRS et l’IMT, pour définir quels seront les axes de travail dans la recherche dans le Cloud pour que la France reste compétitive dans le domaine ».
Le CEA et Inria ont ensuite été chargés d’établir une feuille de route pour ce PEPR (et accompagnés par des représentants du CNRS, de l’IMT, d’UDICE et de la CDEF), qui repose sur trois volets :
- Des projets prioritaires. Au nombre de sept, ils adressent les principales couches logicielles et même matérielles qui permettront d’aider à la conception des infrastructures de demain, fortement distribuées, sécurisées et ayant une empreinte énergétique la plus faible possible.
- Un Appel à projet et un appel à manifestation d’intérêt. Pour les sujet de recherche liés au Clouds du futur mais pour lesquels des communautés doivent être identifiées et établies.
- Les infrastructures pour la recherche. « Il nous faut une infrastructure pour tester de nouveaux algorithmes, protocoles, ou encore matériels, afin de connecter le tout pour faire de l’expérimentation à grand échelle », explique Frédéric Desprez. Le projet SILECS, dont la feuille de route contient une partie dédiée à l’expérimentation du Cloud, sera en partie financé par ce volet de travail.
- La cartographie de la communauté de recherche, qui permet de dresser un état des lieux complet des acteurs de la recherche dédiée au Cloud afin de les relier à des sujets définis comme stratégiques pour les prochaines années. « Nous avons, pour chaque institut, dressé la liste des équipes-projets qui travaillent sur des sujets liés au Cloud. Nous avons des équipes phares, qui sont en première ligne, et qui sont indispensable sur ces sujets-là », précise Frédéric Desprez.
Inria est également impliqué dans deux projets de R&D sélectionnés par l’Etat, dans le cadre du plan industriel de soutien à la filière Cloud française :
- Une plateforme de edge computing pour l’internet des objets industriels, aux côtés de ses partenaires CEA, IMT, System-X, de Schneider Electric, Atos, Valeo, Véolia, Agileo, Dupliprint, MyDataModels, Nexeya, Prosyst, M&L, Solem, Tridimeo, et Soben.
- Une plateforme Cloud pour les acteurs de la recherche publique, avec des fonctionnalités avancées d’IA et de calcul haute performance, aux côtés de ses partenaires Genci, OVHCloud, Atos, ActiveEon, CNRS, HUBBLO, CS Group, et Qarnot Computing.