Pourquoi avoir choisi ce sujet de la simulation numérique en santé pour cette rencontre ?
© Inria / Photo C. MorelIl s’agit d’un axe très fort pour le centre. Nous souhaitons ainsi montrer comment certaines de nos équipes contribuent activement à la transformation de nombreux domaines en santé.
Prenons l’exemple de l’équipe-projet Monc, qui travaille en oncologie. Grâce à ses outils de modélisation, elle est capable de prédire le développement de tumeurs et de proposer aux médecins cliniciens des outils d’aide à la décision pour adapter au mieux leurs traitements.
L’équipe-projet Sistm, quant à elle, s’intéresse plus particulièrement à l’immunologie des maladies infectieuses, dont le VIH et Ebola. Ses méthodes lui permettent notamment de modéliser des réponses à des traitements antirétroviaux, à des interventions immunitaires ou aux vaccins.
Mais également l’équipe-projet Carmen, qui travaille sur des simulations en cardiologie, et l’équipe-projet Mnemosyne, qui développe des modèles de circuits du cerveau impliqués dans les fonctions exécutives et les utilise également pour explorer des pathologies et des dysfonctionnements cérébraux.
Notre champ d’exploration de la santé est donc très large et ne cesse de s’enrichir avec les avancées scientifiques et technologiques. C’est en ce sens d’ailleurs qu’il existe un réel continuum entre ce sujet et les thèmes des deux premières tables rondes : "Modéliser et simuler pour mieux anticiper et relever les grands challenges scientifiques, industriels et sociétaux" et "Intelligence artificielle, quand la machine apprend".
Dans les échanges, vous souhaitez insister sur l’importance du transfert pour vos recherches. Pourquoi ?
Faire avancer la recherche amont est, bien entendu, primordial. Mais dès lors que nous souhaitons avoir un impact en population, nous devons construire des passerelles entre le monde du numérique et celui de la santé. C’est ce qui va donner de la pertinence à une recherche. Et cela ne peut se faire avec un génie mathématicien d’un côté et une brillante clinicienne de l’autre qui ne parviendraient pas à communiquer entre eux. Il faut créer des interfaces, avec des équipes qui construisent le dialogue entre les univers. Accompagner un projet de la recherche au transfert, c’est ce que nous faisons chez Monc, SISTM, Carmen, Mnemosyne, etc.
Comment allez-vous aborder ce sujet ?
Notre allons croiser les regards et donner vie à ce dialogue entre les différents acteurs et univers. Ainsi, Amandine Crombé, radiologue à l’Institut Bergonié, reviendra sur les interactions créées avec l’équipe Monc et ce qu’elles apportent dans son approche clinique. Frédérique Lesaulnier, déléguée à la protection des données de l’Inserm, donnera des éclairages sur la question des données au cœur de nos travaux. En effet, nos simulations ou modélisations ne peuvent se construire que sur la base de données préalables. Celles-ci ouvrent des perspectives très importantes, mais elles requièrent également certaines précautions quant à leur protection. Enfin, Jean-Marc Peyrat, cofondateur et dirigeant de la startup inHEART , présentera sa technologie de modélisation d’un cœur virtuel en 3D ayant pour objectif d’optimiser les interventions cardiaques. Fruit d’un travail conjoint des équipes Inria Sophia Antipolis-Méditerranée, du CHU de Bordeaux et de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Liryc (dont dépend l’équipe-projet Carmen), inHEART est l’exemple par excellence du niveau d’innovation qui peut être atteint grâce aux différents ponts jetés entre tous ces mondes.
Enfin, nous croiserons aussi les regards avec la salle. Nous souhaitons, en effet, donner la part belle aux interactions avec le public afin de prolonger les échanges.
Jeudi 27 septembre : célébration de dix ans de recherche et de transfert
Premier temps fort de la journée du 27 septembre 2018, trois tables rondes successives sont organisées par Inria et accueillies par l'Enseirb-Matmeca, école de Bordeaux INP, à partir de 16h et jusqu'à 19h30. Elles seront l'occasion d'aborder de grands sujets du numérique qui sont aussi de grands sujets de société, avec des acteurs du monde de la recherche et de l'entreprise qui forment l'écosystème d'Inria Bordeaux — Sud-Ouest.
Table ronde 3
Simulation numérique pour la santé, de la recherche au transfert
- Amandine Crombe, radiologue à l'Institut Bergonié ;
- Frédérique Lesaulnier, déléguée à la protection des données à l'Inserm ;
- Jean-Marc Peyrat, cofondateur et dirigeant de InHeart ;
- Rodolphe Thiébaut, professeur (PUPH) à l'université de Bordeaux, responsable de l'équipe-projet Sistm.