En janvier dernier, Inria et le Deutsches Forschungszentrum für Künstliche Intelligenz (DFKI) organisaient un premier workshop entre leurs équipes de recherche, dans le cadre de la signature d’un protocole d’accord pour mener des travaux communs en intelligence artificielle. L’objectif : permettre aux équipes françaises et allemandes d’échanger, par groupes d'intérêts, afin de faire émerger des idées et des projets communs.
Allier les compétences autour de la réalité augmentée
Parmi ces derniers, l’équipe-projet Magrit côté Inria, et l’équipe Augmented Vision côté DFKI décidaient alors d’associer leurs expertises autour du sujet de la localisation en réalité augmentée, dont les champs d’applications vont aujourd’hui bien au-delà de la conduite autonome.
Les chercheurs allemands et français sont en effet assez complémentaires sur le sujet, avec pour Magrit des travaux reconnus en suivi 3D pour la réalité augmentée et des résultats récents et prometteurs sur la localisation utilisant la notion d’objets reconnus comme balise, et pour Augmented Vision une expérience forte du SLAM (le fait de reconstruire l’environnement et de localiser la caméra en mouvement en même temps) et des travaux récents sur la conception de systèmes end-to-end pour le tracking ou la reconstruction.
Des systèmes plus flexibles et plus fiables
Baptisé Moveon, le projet prévoit ainsi de s’appuyer sur les progrès de la reconnaissance d’objets et plus globalement des techniques d’apprentissage profond, pour développer une nouvelle génération d’algorithmes pour la localisation. Concrètement, la reconnaissance et la compréhension, basées sur l'apprentissage approfondi, de concepts de haut niveau tels que les points de fuite ou les classes d'objets volumineux, serviront ainsi d'éléments de base pour la localisation spatiotemporelle et la reconstruction de l'environnement, qui utiliseront le raisonnement géométrique comme support sous-jacent.
Le projet, officiellement crée depuis fin août, a réalisé son kick-off meeting le 10 septembre dernier. Deux doctorants ainsi qu’un ingénieur ont récemment été recrutés, dans le but de mettre en valeur les algorithmes de localisation au travers de la réalisation de démonstrateurs des travaux du projet.