Une ambition nationale aux ancrages locaux
Dans son Contrat d'objectifs et performance 2019-2023, Inria réaffirme sa volonté de renforcer le soutien au développement technologique. Une part de cette action porte sur les instruments scientifiques servant à réaliser des expérimentations. De fait, le travail du chercheur en informatique ne se résume pas à l'écriture d'un programme ou à la conception d'un algorithme. Souvent, il implique aussi des manipulations expérimentales appuyées sur toute sorte d'équipements ad hoc.
Le centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest dispose ainsi d'un parc instrumental où se reflète la diversité des travaux menés. On y trouve aussi bien une plate-forme de réalité virtuelle, qu'une salle insonorisée pour la modélisation des ondes musicales ou encore des casques à électrodes pour l'étude des interfaces cerveau-machine.
Comment sont choisis ces équipements ? Plusieurs logiques se conjuguent. Ces matériels possèdent d'abord un point commun : ils se rapportent à la science numérique sous une forme ou sous une autre. La question se pose ensuite de savoir s'il vaut mieux s'équiper en interne ou s'appuyer sur les infrastructures de partenaires.
La solution interne prévaut lorsque les recherches portent sur des thématiques très centrales dans l'activité d'Inria et pour lesquelles l'institut maîtrise les technologies sous-jacentes. C'est le cas du cluster PlaFRIM. Dédiée à l'optimisation du calcul parallèle, cette grappe de serveurs constitue l'outil principal d'expérimentation numérique pour les équipes du centre.
Ensuite, lorsque des besoins supplémentaires se font jour, des accords de mutualisation donnent accès à des moyens extérieurs. Pour le calcul, ce sont d'abord les machines du CEA, du CNRS et du CINES, puis d'autres capacités en Europe.
Élaborés sur mesure, certains instruments incorporent eux-mêmes des résultats de recherche. Ils constituent des prototypes venant à la fois valider des concepts et ouvrir de nouveaux champs exploratoires. Exemple : un banc de numérisation des textiles unique au monde qui parvient à conserver la variété de réflectance des tramages. Cinq ans de mise au point.
Enfin, quand la thématique devient transdisciplinaire et s'éloigne du cœur de métier de l’institut, les équipes se tournent vers les outils déployés chez les partenaires. C'est le cas en particulier dans le domaine de la santé avec l'Institut des maladies neurodégénératives, l'IHU Liryc et l'Institut Bergonié.
Le service d’expérimentation et développement
Le soutien technologique est assuré par le service d'expérimentation et développement d'Inria (SED). Hervé Mathieu, membre de ce service à Bordeaux nous explique :
Au SED du centre Bordeaux – Sud-Ouest, nous sommes une dizaine d'ingénieurs. Nous accompagnons les chercheurs. Nous participons à l'élaboration des protocoles expérimentaux. Nous sommes d'ailleurs souvent cités comme coauteurs dans les publications scientifiques.