Pourriez-vous décrire vos activités ?
Rebrain offre une technologie de ciblage précis pour la Stimulation Cérébrale Profonde (SCP). Ceci grâce à un algorithme fondé sur l’intelligence artificielle (IA) et à un registre collaboratif de données de santé. Avec cette innovation technologique, développée pour identifier efficacement les zones du cerveau à traiter, Rebrain simplifie et standardise la SCP en diminuant les risques et en la rendant moins traumatique, permettant ainsi de soigner plus de patients dans le monde. Cette chirurgie permet de traiter les patients atteints de la maladie de Parkinson ou de la maladie de tremblement essentiel.
Quels sont les défis technologiques dans le secteur ? Quels prochaines étapes et enjeux pour la startup ?
Il y a deux principaux défis technologiques dans le secteur. Le premier est de définir avec précision les zones optimales à stimuler dans le cerveau. Actuellement, il n’y a aucun outil sur le marché qui permette d’identifier, de manière personnalisée, les cibles à stimuler à part à introduire des microélectrodes dans le cerveau du patient. Le second est de standardiser la chirurgie de la Stimulation Cérébrale Profonde, en développant un pipeline unique et performant. Aujourd’hui chaque centre a développé sa technique home-made de visualisation des structures cérébrales profondes et les résultats diffèrent d’un centre à un autre.
Rebrain entend relever ces deux défis majeurs grâce à sa technologie de ciblage précis et son algorithme fondé sur l’intelligence artificielle.
La prochaine étape est d’obtenir le marquage CE, ce qui nous ouvrira les portes du marché européen, qui représente 25% du marché mondial. Pour cela, nous sommes accompagnés par un cabinet indépendant et nous avons recruté un ingénieur réglementaire.
D’un point de vue technologique, la prochaine étape est d’automatiser à 100% le logiciel que nous utilisons afin de pouvoir le déployer en SaaS (« Software as a service » ou « logiciel en tant que service » un modèle spécifique d’exploitation commerciale dédiée aux logiciels – N.D.L.R).
Enfin, l’analyse médico-économique qui sera réalisée à la fin de notre protocole clinique nous permettra de quantifier le gain que notre solution apporte aux patients, aux hôpitaux et aux industriels.
Quel a été votre parcours avant la création de l'entreprise ?
Avant la création et même après la création de l’entreprise, je suis chercheur à Inria. Grâce à la loi PACTE qui permet aux chercheurs d’être mis à disposition de l’entreprise à hauteur de 50%, j’ai pu m’investir dans le projet de startup qui a donné vie à Rebrain. Je travaille avec les neurochirurgiens du CHU de Bordeaux sur la problématique de ciblage dans la SCP depuis le mois de juillet 2015.
Nous avons travaillé au début sur un projet RHU qui devait permettre d’obtenir des ressources pour développer le logiciel et le transférer vers un industriel. Mais pour des raisons externes nous n’avons pas pu le soumettre. Inria a financé une première version du logiciel OptimDBS à travers le dispositif InriaHub et Aquitaine Science Transfert (AST - la société d’accélération de transfert et de technologie en Aquitaine N.D.L.R.) a pris en charge la soumission du brevet ainsi qu'une nouvelle version du logiciel. À partir de ce moment-là, l’idée de créer une startup a commencé à germer. Les discussions avec le service Transfert, innovation et partenariats du centre Inria de Bordeaux, mais aussi avec Inria Startup Studio et AST nous ont confortés dans ce choix. Nous étions convaincus que nous étions les personnes les mieux placées pour continuer le développement de la solution et assurer son déploiement à grande échelle. Nous avons suivi plusieurs formations pour la création de startup dont une partie de Founders101, une autre organisée par chrysa-link l’incubateur d’AST et une dernière que ne suivons actuellement qui se déroule à HEC.
* Carmen est une équipe-projet commune à Inria, CNRS, l'université de Bordeaux et Bordeaux INP au sein de l’IMB (UMR 5251), du centre de recherche Inria Bordeaux Sud-Ouest et du IHU LIRYC