Covid-19 : un exosquelette pour aider les soignants à retourner les malades
Au plus fort de l’épidémie du Covid-19, des médecins du CHRU de Nancy ont demandé aux chercheurs de l’équipe-projet Larsen s’ils disposaient d’une solution qui pourrait les aider à retourner sur le ventre ou sur le dos des patients en coma artificiel. Ce geste pratiqué sur des personnes intubées, perfusées et souvent obèses a mobilisé jusqu’à six soignants ! Dans l’urgence, Inria a sélectionné avec l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité, organisme en santé et sécurité au travail), quatre types d’exosquelettes et mené une étude-pilote sur un simulateur de patient Covid-19 dans l’Hôpital Virtuel de Lorraine (HLV). Une semaine plus tard, les équipes pouvaient commencer à utiliser le modèle retenu. Il a largement atténué leur fatigue générale et leurs douleurs au dos.
*équipe Larsen
Pour en savoir plus
- « Exoturn, des exosquelettes pour améliorer les conditions de travail en réanimation des soignants au CHRU de Nancy », HLV Hôpital virtuel de Lorraine, YouTube, 4/06/2020
- « Des exosquelettes pour soulager les soignants », Martin Koppe, Le Journal du CNRS, 26/06/2020
- « Un exosquelette pour aider les soignants », Reportage France 3, 8/7/2020
- « Utiliser les exosquelettes pour aider le personnel soignant en réanimation grâce au projet ExoTurn », Inria.fr, 22/6/2020
Du bras robotique au cathéter, l’art du pilotage en souplesse
Pour introduire un cathéter dans une artère et le guider jusqu’au cœur, le cardiologue interventionnel travaille à l’aide d’une visualisation sous rayons X en temps réel. Robocath, une société spécialisée dans ce domaine, veut automatiser en partie cette tâche, ce qui suppose un pilotage très fin du cathéter, qui est souple et déformable. Elle a sollicité les équipes-projets Defrost et Scool d’Inria qui ont développé une expertise en simulation pour le pilotage de bras robotiques eux aussi souples et déformables, conçus pour des gestes de précision. La collaboration a pour cadre une thèse CIFRE qui s’achèvera fin 2021.
Robocath est venu chercher chez Inria des expertises en simulation physique et contrôle de cathéter flexible, ainsi qu’en techniques d’apprentissage pour l’aide à la décision. Avec ce projet, nous préparons l’avenir en mettant en œuvre des technologies qui existent déjà dans de nombreux domaines et qui, ces prochaines années, se développeront inévitablement dans des applications comme la robotique médicale.
Bruno Fournier, directeur R&D de Robocath
Guider une aiguille souple à travers les tissus humains
Pour certains gestes de biopsie, de traitement de tumeurs ou de drainage, le chirurgien insère à travers les tissus une aiguille flexible qui peut atteindre 20 cm de long, avec l’appui visuel d’images échographiques. L’équipe-projet Rainbow d’Inria développe un système robotique d’assistance qui combine une modélisation de l’interaction aiguille/tissu et de la déformation de l’aiguille, une analyse d’image échographique et des algorithmes de commande permettant de déplacer la base de l’aiguille dans les six degrés de liberté pour contrôler précisément le positionnement de son extrémité. Objectif : aider l’homme de l’art à réussir son geste dès la première tentative.
Enfants autistes : les promesses de la thérapie par le rythme
Un enfant autiste atteint de troubles moteurs et face à lui, un petit robot humanoïde qui entame un basculement des bras, invite l’enfant à l’imiter, observe ses gestes et ajuste son propre rythme… Afin de rendre ce scénario possible, l’équipe-projet Larsen d’Inria et le 2LPN (Université de Lorraine) ont reprogrammé Pepper, un robot compagnon du marché, pour affiner ses capacités de perception et de synchronisation. Les premiers tests, validés par un comité d’éthique et menés sur une vingtaine d’enfants, sont très encourageants. Ils s’appuient sur des études qui montrent que la thérapie par le rythme améliore l’ensemble du tableau autistique.
Pour en savoir plus sur le robot humanoïde Pepper
« Je suis Pepper, le petit robot, l’ami de l’Homme », Yves Eudes, Le Monde, 4/11/2016
Sortir de l’isolement les exclus du fauteuil roulant électrique
En France, 200 000 personnes qui auraient besoin d’un fauteuil roulant électrique pour se déplacer n’y ont pas accès. Leurs troubles cognitifs, neurologiques ou visuels les mettraient en danger. Pour remédier à cette situation génératrice d’isolement, l’équipe-projet Rainbow d’Inria instrumente des fauteuils avec un kit d’assistance à la conduite doté de capteurs infrarouges. Ce kit permet déjà de corriger en douceur les trajectoires erronées du patient pour passer une porte, entrer dans un ascenseur ou croiser quelqu’un. La prochaine étape consistera à éviter les marches et les bordures de trottoirs.
Pour en savoir plus
- Site web du projet Adapt
- « Smart power whellshare at Irisa/Insa, for a long-term independance », Le Magazine de la santé, YouTube, 10/02/2020
- « Le simulateur du projet Adapt », Rainbow Inria–Irisa, YouTube, 4/04/2019
- « Le projet européen interreg ADAPT : le simulateur », Insa Rennes, YouTube, 8/04/2019