Quelles sont vos implications dans la médecine in silico ?
Chez Philips, nous avons un programme appelé Patient virtuel dont l’idée à terme est de construire un modèle évolutif de chaque patient en intégrant les données (mesures, images) collectées au fil des examens pendant toutes les phases de la vie du patient et de le combiner à des approches type VPH qui permettent de bien connaitre l’état du patient à un moment donné. Ces modèles permettent de prédire l’évolution de l’état de santé d’un patient mais aussi d’avoir des alertes quand cet état s’éloigne de ce qui est prévu. Ils sont aussi un outil d’aide à la décision dans le choix des thérapies et des modes d’intervention.
Pour nous, la médecine in silico est un outil très complémentaire des approches basées « données » reposant sur de l’apprentissage. Les approches VPH ont des avantages en termes d’explicabilité, de compréhension des phénomènes que n’ont pas les techniques type machine learning, mais les deux participent au développement d’une médecine personnalisée, prédictive, et centrée sur le patient.
Quel type d’application développez-vous plus particulièrement ?
Le positionnement de Philips est de fournir des solutions qui vont s’appliquer tout au long de ce qu’on appelle le continuum de santé, depuis la prévention, des conseils en fonction des typologies de personnes, et l’accompagnement vers une vie plus saine jusqu’à la prise en charge, le traitement et le suivi post traitement, y compris à domicile, de beaucoup de maladies chroniques respiratoires, cardiaques… Et même jusqu’à des modèles plus psychologiques pour s’assurer que les patients vont suivre leurs traitements.
Nous nous positionnons en particulier sur les thérapies guidées par l’image, ce qu’on appelle la radiologie interventionnelle, avec une aide des modèles au choix de l’endroit où faire une intervention, des outils de simulation, de répétition de l’opération. Nous travaillons notamment avec Inria depuis une dizaine d’année, sur des modélisations au départ plus anatomiques, puis plus physiologiques, et plus récemment en oncologie sur le sujet des voies d’activation des cancers spécifiques à chaque patient.
Pourquoi soutenez-vous la VPH 2020 ?
La médecine numérique est une discipline encore jeune, foisonnante. Pour un groupe comme Philips, il est évident que dans un domaine avec des applications si nombreuses et si spécifiques, où le besoin de connaissances des technologies mais aussi du domaine médical est très profond, il ne faut pas travailler seul. Nous voulons trouver la façon la plus efficace d’identifier les poches d’opportunité, de collaborer avec les acteurs du secteur, universitaires et startups notamment.
VPH2020 me semble être un carrefour idéal pour ça, car il ne s’agit pas d’une conférence clinique spécialisée, mais qu’elle est au contraire centrée sur la technologie de modélisation elle-même. C’est l’occasion pour nous de faire de la veille technologique et d’initier des collaborations, y compris avec les étudiants participants, dont l’attrait pour les applications santé nous intéresse