Blockchain : 14 recommandations pour lever les verrous technologiques et techniques existants
Date:
Mis à jour le 03/08/2022
Le 15 avril 2019, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire présentait, à l’occasion de la Paris Blockchain Conference, la stratégie nationale blockchain. Fruit d’un travail mené par la Direction générale des Entreprises avec l’ensemble de l’écosystème de la blockchain en France, celle-ci a pour ambition de faire de l’Hexagone une "nation de la blockchain" en lançant quatre axes de travail :
Dans le cadre du second axe de cette stratégie, "être à la pointe des enjeux technologiques", le ministre de l’Économie des Finances et de la Relance, la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le secrétaire d’État chargé du Numérique ont confié au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), à l’IMT (institut Mines-Télécom) et à Inria la rédaction d’un rapport visant à « définir avec précision l’ensemble des verrous technologiques et techniques » autour de la blockchain.
Les auteurs du rapport « Les verrous technologiques des blockchains » :
Cette mission, qui a officiellement débuté en juin 2019, a ainsi réuni une équipe de sept chercheurs et ingénieurs autour du sujet de la blockchain, parmi lesquels Georges Gonthier et Stéphane Dalmas, respectivement chercheur senior Inria et conseiller innovation auprès de la direction générale d’Inria.
« L’idée n’était pas tant de faire un rapport sur le fonctionnement de la blockchain, mais d’analyser quels étaient les problèmes techniques rencontrés par le secteur en France, afin de déterminer comment la recherche et l’industrie pouvaient y remédier », explique Georges Gonthier, chercheur senior Inria.
La mission, d’une durée de sept mois, a débuté par une série d’entretiens avec 48 acteurs du secteur, appartenant au public qu'au privé, ayant une expérience claire des verrous technologiques de la blockchain : industriels, startups, chercheurs, ou encore grandes institutions financières.
Verbatim
Nous avons passé beaucoup de temps sur cette première partie. Nous avons essayé de nous rendre à chaque entretien tous ensemble la plupart du temps, afin de bien saisir toutes les nuances des réponses des auditionnés avec nos sensibilités différentes. Cela a servi de socle pour la suite de la mission.
Auteur
Poste
Conseiller innovation auprès de la direction générale d’Inria
Ces auditions, organisées en deux parties avec, d’une part, des questions similaires à tous permettant d’avoir un point de comparaison, et d’autre part des questions libres, adaptées à chacun et leur offrant la possibilité de donner libre cours à leurs réflexions, ont en effet permis aux membres de la mission d’identifier 18 verrous en les traitant par "préoccupation" (sécurité, passage à l’échelle, interopérabilité, etc.) puis de les classer selon leur maturité et leur potentiel de rupture.
Dans un second temps, trois cartographies ont été réalisées : une première sur les laboratoires de recherche travaillant dans le domaine de la blockchain, une seconde sur les offres d’enseignement aujourd’hui en France, incluant une comparaison avec ce qui se fait dans les plus grandes universités mondiales et une dernière sur les startups françaises les plus actives sur ces technologies. L’objectif pour les chercheurs impliqués : analyser la capacité de l’écosystème français à lever les verrous.
« Ces deux étapes nous ont permis d’identifier, d’un côté, les ressources disponibles en France qui pouvaient nous permettre de gagner du terrain sur le marché mondial, et d’un autre côté les points sur lesquels il était nécessaire de combler nos lacunes », explique Georges Gonthier, avant d’ajouter : « Nous avons, par exemple, pu déterminer que nous avions des forces sur les langages de programmation, mais à l’inverse qu’il fallait pouvoir dégager plus d’activité sur le pilier cryptographique, qui est un vecteur potentiel d’innovation. »
Au terme de cette mission, les chercheurs ont proposé un ensemble de recommandations pour favoriser la levée de ces verrous, et plus généralement le développement des technologies blockchain au bénéfice de la société et du monde économique.
Sur la recherche :
Sur l’innovation :
Sur la confiance numérique :
Sur l’appui aux politiques publiques :
Sur les liens recherche – startups :
Sur l’enseignement :
Le détail des verrous et des recommandations proposées par l’équipe de chercheurs de la mission est à retrouver dans le rapport "Les verrous technologiques des blockchains", téléchargeable intégralement ci-dessous.