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Inria, membre mandaté de l’EOSC : un engagement structurant pour la science ouverte en Europe

Date:

Mis à jour le 04/03/2025

Depuis novembre 2020, Inria est membre mandaté de l’European Open Science Cloud (EOSC), une initiative visant à structurer et mutualiser les infrastructures scientifiques à l’échelle européenne. Ce projet ambitieux, véritable levier pour une science ouverte et accessible, s’inscrit dans un contexte marqué par un besoin crucial de coordination et de souveraineté autour des données de recherche.
EOSC
© Inria / Photo B. Fourrier

Un contexte européen stratégique

Lancée en 2017, l’initiative EOSC s’inscrit dans un moment charnière pour la recherche européenne. Les avancées technologiques fulgurantes, notamment en intelligence artificielle générative, et l’explosion des volumes de données scientifiques imposent une réponse rapide et coordonnée à l’échelle continentale. Il devient alors impératif de structurer et de mutualiser les infrastructures de recherche pour éviter la fragmentation des ressources, mais aussi pour préserver la souveraineté des données scientifiques face aux solutions proposées par les grandes entreprises technologiques (GAFAM).

L’objectif principal d’EOSC est ainsi double : ouvrir les données scientifiques tout en proposant aux chercheurs des environnements alternatifs pour accéder, traiter et échanger ces données, de manière sécurisée. Il s’agit non seulement d’ouvrir les connaissances scientifiques, mais aussi de créer un écosystème intégré où chercheurs, institutions et communautés scientifiques peuvent échanger, collaborer et innover ensemble.

L'EOSC s’appuie sur des infrastructures de recherche européennes existantes, véritables piliers de cette initiative. Ces infrastructures, telles que DARIAH (co-créée par Laurent Romary) ou Slices (en cours de constitution), jouent un rôle clé dans la fédération des communautés scientifiques et dans la mise à disposition de services partagés. 

Un engagement au cœur de la stratégie d’Inria pour la science ouverte

Un projet structurant pour le futur de la recherche en Europe, dans lequel Inria est impliqué en tant que membre mandaté. Un engagement qui s’inscrit dans une stratégie de longue date sur la science ouverte. 

Depuis de nombreuses années, l’institut s’emploie en effet à rendre les données, logiciels et publications scientifiques accessibles, réutilisables et interopérables, en promouvant des outils mutualisés et pérennes. 

Verbatim

Nous avons pour principe de ne rien développer en propre en tant qu’Inria, mais de privilégier la mutualisation par le biais d’infrastructures nationales et européennes. Cela garantit non seulement la stabilité à long terme des objets produits, mais aussi leur ancrage dans des environnements souverains, pérennes.

Auteur

Laurent Romary

Poste

Directeur de la Culture et de l’Information Scientifiques

La création, en 2015, de Software Heritage, l’archive universelle des codes sources logiciels cofondée par Inria, en est un exemple, tout comme le rôle de l’institut dans le développement d’infrastructures nationales comme HAL ou recherche.data.gouv

Un rôle clé pour l’institut

Par son expertise et son implication dans le développement d’outils libres, Inria joue ainsi un rôle clé dans la construction d’EOSC, et notamment dans la conception des infrastructures et standards nécessaires à cette initiative. 

« Inria a un fort savoir-faire au niveau européen, notamment au niveau des logiciels, qui va pouvoir apporter une brique sérieuse à la construction de cette fédération », explique Victoria Dominguez Del Angel, cheffe de projet en charge de l’EOSC chez Inria. « Inria s’y est engagé pas à pas, en s’assurant avant tout que ce qu’il applique au niveau national puisse se propager au niveau européen. Software Heritage, HAL, recherche.data.gouv sont, par exemple, identifiés comme des éléments qui peuvent être un des nœuds de la construction d’EOSC », ajoute Laurent Romary.

L’implication d’Inria dans l'EOSC passe, enfin, par des contributions à des projets européens, mais aussi par la diffusion de bonnes pratiques. « Pour que cette donnée puisse circuler entre les pays, il faut de l’interopérabilité, il faut donc des règles pour que tout cela puisse fonctionner, et c’est ce à quoi contribue Inria », conclut Victoria Dominguez Del Angel.