PEPR Intelligence artificielle : vers une recherche structurante pour une accélération de la France dans l’IA

Le 8 novembre 2021, le Gouvernement lançait la deuxième phase de la stratégie nationale pour l’IA, avec pour objectif principal d’accélérer la diffusion des technologies d’intelligence artificielle au sein de l’économie tout en visant à soutenir le développement et l’innovation sur certains domaines prioritaires tels que l'IA intégrée, l’IA de confiance, et l’IA au service de la transition écologique. 

C’est dans ce cadre qu’a été créé le PEPR IA, un programme copiloté par le CEA, le CNRS et Inria avec pour objectif de mettre en place une recherche unifiée pour lever les verrous du déploiement de l’IA, et faire émerger des technologies de rupture pour le développement et l’utilisation d’une intelligence artificielle "made in Europe". Une mesure structurante pour cette deuxième phase de stratégie nationale, puisqu’elle permet d'accompagner une transformation déjà engagée depuis 2018 avec des produits, services, usages et acteurs du domaine. 

Trois grands axes de recherche structurent ce programme :  l’IA frugale et l'IA embarquée, l’apprentissage machine décentralisé et l’apprentissage automatique digne de confiance, et les nouvelles bases mathématiques de l'IA. 

« Ces trois thèmes, entre lesquels il existe de nombreux liens, correspondent à des problématiques centrales autour de l’IA et de la souveraineté. L’IA embarquée et l’IA de confiance sont des domaines sur lesquels la France et l’Europe peuvent avoir une carte à jouer. La question de l’environnement est également incontournable dans nos travaux de recherche liés à l’IA », précise Marc Schoenauer, responsable de l'équipe TAU au centre de recherche Inria de l'Université Paris-Saclay et directeur Inria du PEPR IA. 

Derrière ces trois grands axes, neuf projets ont été définis en concertation avec un comité d’experts en IA et l’ensemble de la communauté (consultée au travers d’un appel à contribution). La démarche a été une approche ouverte, et les porteurs de projets sont venus avec des proposition de transversalité avec de la multidisciplinarité importante permettant d’agréger des acteurs différents autour de cette problématique. 

Dotés d’un budget substantiel d'environ cinq millions d'euros chacun, ces projets ont été confiés à une institution chargée de piloter un consortium avec un petit nombre de partenaires (environ cinq équipes de recherche).  

Des appels à projets complémentaires seront également lancés prochainement, en cohérence avec ces trois thèmes définis. L’un d’eux sera consacré aux fondements mathématiques, et permettra d’aborder de nouvelles méthodes mathématiques inspirées de la théorie des jeux et des systèmes multiagents, dans le cadre, notamment de l’IA générative. 

Le PEPR IA s’est donné pour objectif de relever trois importants défis du secteur. 

Le premier est de favoriser l'interdisciplinarité, en réunissant des communautés qui avaient jusqu'à présent des interactions limitées. Une partie du budget du PEPR sera ainsi consacrée à l’animation de la communauté au niveau national, pour faciliter la collaboration entre les différents acteurs du secteur, et développer notamment l'impact des résultats de la recherche PEPR sur l'économie, et en particulier sur les startups et les PME. 

Le second est d’attirer les talents, face à une concurrence internationale féroce. Le PEPR prévoit ainsi de s’appuyer sur Choose France, un programme d'attraction des meilleurs cerveaux internationaux. Avec un budget global consacré à cette action de treize millions d'euros, le PEPR prévoit notamment d'aider les titulaires de chaires internationales à s'installer en France (aide à la recherche d'un logement, aide aux démarches administratives, etc.), mais aussi la création de six chaires internationales consacrées aux projets ciblés, et six chaires internationales sur des sujets émergents, partagées entre les institutions pilotes du PEPR. 

Le troisième est d’identifier sur toute la durée des projets des axes de recherche qui pourront faire l’objet de transfert industriel par la création de services technologiques innovants, afin de créer des passerelles entre la recherche publique et l’innovation, en interaction forte avec les dispositifs comme le Startup Studios et les Sociétés d'accélération du transfert de technologies (SATT).